L’expert indépendant des Nations Unies sur les droits humains en Haïti, William O’Neill, a tiré la sonnette d’alarme sur les violences ciblées qui frappent le secteur de la santé dans le pays. Dans une déclaration publiée sur le site de l’ONU, le vendredi 3 janvier 2025, il a qualifié de « scandaleuses » les attaques menées en décembre par des gangs criminels contre des hôpitaux, des cliniques et des travailleurs de la santé.
Ces agressions, dont l’attaque de l’hôpital Bernard Mevs à Port-au-Prince le 17 décembre dernier, interviennent dans un contexte de fragilité extrême du système de soins. Selon M. O’Neill, ces actes ne sont pas aléatoires, mais bien intentionnels. « Les menaces répétées d’attaques montrent qu’il s’agit de cibler délibérément le système de santé », a-t-il déclaré.
Les conséquences de cette violence sont dramatiques. De nombreux médecins, infirmiers et travailleurs humanitaires ont été enlevés ou tués, et plusieurs établissements de santé ont été détruits ou contraints de fermer. Cette situation a exacerbé une crise déjà critique, marquée par le départ massif de personnel médical fuyant pour leur sécurité.
L’impact sur la population est lourd, notamment pour les enfants vivant dans des conditions précaires. La propagation de maladies telles que le choléra et la tuberculose aggrave encore la situation, rendant l’accès aux soins quasiment impossible pour de nombreux Haïtiens.
Face à cette urgence, William O’Neill a exhorté la communauté internationale à intensifier son soutien. Il a appelé à des mesures concrètes pour aider les autorités à lutter contre l’insécurité, garantir l’accès aux soins et enquêter sur les responsables des attaques.
« La population haïtienne ne doit pas payer le prix de cette spirale de violence. Le droit à la santé est un droit fondamental qu’il faut protéger à tout prix », a-t-il conclu, insistant sur l’importance d’une mobilisation rapide et coordonnée.
Marvens Pierre
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