La situation d’Haïti a été évoquée ce jeudi, lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres en a profité pour lancer un appel aux Etats membres d'agir maintenant pour endiguer la violence en Haïti. “Il ne peut y avoir de sécurité durable sans un rétablissement des institutions démocratiques et il est impossible de parvenir à des solutions politiques pérennes et pleinement représentatives sans une amélioration drastique de la situation sécuritaire, » affirme António Guterres. La Représentante spéciale du SG en Haïti et Cheffe du bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH), Maria Isabel Salvador, a documenté 264 présumés membres et proches de gangs exécutés par des groupes de justiciers.
Selon le BINUH, 5,2 millions de personnes, dont près de 3 millions d’enfants, aujourd'hui ont besoin d’une aide et d’une protection humanitaires urgentes. Haïti a l’un des plus hauts niveaux d’insécurité alimentaire au monde, avec 4,9 millions de personnes qui en souffrent. Mme Salvador a fait remarquer que malgré la situation sécuritaire difficile et les contraintes qui y sont liées, l'ONU continue d'avoir accès aux zones difficiles d'accès pour desservir les communautés les plus touchées par la crise et reste pleinement mobilisée pour soutenir tous les Haïtiens. L'accès à l'éducation, à la nourriture, à l'eau, à l'assainissement et aux services de santé a été sévèrement limité par l'activité des gangs. Quant à l'appel d'une force robuste de sécurité, Maria Isabel Salvador croit que le pays a besoin d'une force pour compléter et renforcer - et non remplacer - la Police nationale haïtienne fonctionne dans le plein respect de la souveraineté nationale d'Haïti. Cette réunion a été l' occasion pour une représentante de la société civile, la Directrice exécutive de la Fondasyon Je Klere (FJKL), Marie Yolène Gilles raconte au Conseil de sécurité de l’ONU que 11,820 personnes en prison en Haïti seulement 1,820 ont été condamnées ; 84,57 % des personnes sont en détention prolongée.
Le représentant des États-Unis à l'Onu, dans son intervention, affirme que l’influence des gangs a atteint une proportion alarmante et s’étend à 80 % à Port-au-Prince. Selon la diplomate les niveaux de violence ont augmenté à mesure que la crise humanitaire s’aggrave. Elle indique que les États-unis ont versé plus de 110 millions de dollars en aide humanitaire cette année. Alors que pour le Premier ministre de la Jamaïque, Honorable Andrew Holness, qui a pris la parole au nom de la CARICOM, se dit préoccupé par l'aggravation rapide de la situation en Haïti.
Pour le représentant du Brésil, l’impasse politique actuelle en Haïti exacerbe la crise humanitaire et sécuritaire. Cependant, il souhaite voir les discussions se poursuivent au Conseil de sécurité en ce qui concerne l'envoi d'une force internationale de sécurité en Haïti. Haïti était représenté par le ministre des Affaires étrangères, Jean Victor Généus et le Représentant permanent d’Haïti auprès des Nations Unies, Ambassadeur Antonio Rodrigue.
Yves Paul LEANDRE
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