Cette question des citoyens préoccupés par le climat d’insécurité revient au quotidien dans l’actualité qui voient une trop grande passivité des forces de l’ordre et pour d’autres un manque de moyens adéquats pour arrêter les bandits qui sèment la panique dans ce quartier déserté par ses habitants depuis plus d’un an. Ce bidonville situé à l’Entrée de Port au Prince est pratiquement fermé à la circulation normale où seuls les plus braves ont accès et cela non gratuitement puisqu’il faut verser une tribu quotidiennement aux bandits qui occupent la zone. Au-delà de ces considérations, cette situation semble devenir normale malgré les meurtres horribles et les crimes odieux commis. On ne cessera jamais de le rappeler que la Police a promis ainsi que des Premiers ministres successifs. Cependant, la vie suit son cours. Chacun trace son chemin et continue d’écrire son histoire.
Des matériels pour la PNH
Un débat a eu lieu autour des blindés commandés par le gouvernement au Canada pour faciliter le travail des Policiers qui veulent agir contre ces bandits bien armés qui font la loi dans plusieurs quartiers de la région métropolitaine. Dans un premier temps, il s’agissait d’autorisation du gouvernement du Canada et dans un second temps du transport de ces matériels. Ils ont été testés et l’autorisation a été donnée et l’on continue à s’interroger sur le transport de ces matériels tant attendus. Entre temps, La population s’inquiète, les activités sont au ralenti. Le gouvernement vient de reporter au mois d’octobre la rentrée des classes espérant que la Police et l’Armée pourront agir pour sécuriser le pays et mettre en déroute ces malfrats qui tuent et pillent sans aucune conscience souvent avec la complicité de certains politiciens méchants et sans vergognes.
Les citoyens en ont marre de la situation et demandent une action des forces de l’ordre pour ouvrir cette zone à la circulation normale. Le directeur général par Intérim de la PNH Frantz Elbe avait demandé de la patience à la population pour faciliter le travail technique de la Police. Pour le moment, les gens supposent que la PNH dispose suffisamment de renseignements sur ces bandits qui ne se cachent pas d’ailleurs : rentrent et sortent. Jouent de la musique et font venir des Nanas dans leur piscine quand ils le veulent. On ne peut plus badiner avec des malfrats qui sèment le deuil au sein des familles haïtiennes.
L’effet Muscadin dans les Nippes
La situation sociale se dégénère de plus en plus et la vie devient impossible en Haïti. Le pays est au bord d’un éclate social et la situation étant ce qu’elle est, ne facilitera certainement pas la reprise économique tant attendue par les familles décapitalisées avec l’industrie du Kidnapping qui continue de fonctionner avec une légère baisse de régime. Toutefois, la seule satisfaction de la population reste « l’Effet Muscadin ». Ce Commissaire du Gouvernement dans les Nippes qui s’implique dans tous les domaines de la vie des citoyens dans cette région est une réelle référence dans la lutte contre le banditisme dans le pays. Il a constitué un réseau efficace de renseignements pour contrôler le mouvement des hors-la-loi avec des interventions souvent musclées frôlant même les droits humains. Cela n’empêche que les citoyens de la région citent fièrement le nom de Jean Ernest Muscadin comme un véritable sauveur qui permet aux gens de vivre en paix. Son nom est sur toutes les lèvres et son passage à travers les rues n’est pas inaperçu. Ce commissaire du gouvernement donne une certaine tranquillité d’esprit aux habitants de la région en faisant les choses à sa manière et bizarrement, ça marche. A Port-au-Prince, on attend que les autorités agissent pareillement pour réduire la marge de manœuvre des bandits qui attaquent et replient comme bon leur semble. Une situation qui donne l’impression que la Police ne contrôle vraiment pas l’Entrée Sud du pays.
Lutte intestine au sein de la PNH
Le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) souligne souvent la lutte intestine au sein de la Police Nationale qui empêche une action concertée et efficace contre les bandits. Dans un rapport du RNDDH datant de Juin 2020, l’institution de Droits humains avait relevé les noms de plusieurs policiers travaillant pour le Groupe G9 dirigé par l’ancien Policier Jimmy Chérizier alias « Barbecue » qui opère dans la zone de Delmas 6.
A l’Entrée Sud de la Capitale, plusieurs policiers sont aussi de connivences avec les gangs de « Tibwa » dans la zone de Fontamara. A « Gran Ravin » et Village de Dieu, la situation n’est pas différente. Certains policiers sont à l’origine de plusieurs Kidnappings et partagent ensuite le butin avec les bandits qui assuraient la séquestration des personnes enlevées.
Cette situation donne du fil à retordre aux actions de la Police qu’il faut épurer des mauvaises graines pour espérer mettre hors d’état de nuire des hommes armés qui font la loi, tuent et violent en toute impunité. Les structures de renseignements de la police affaiblies par cette pratique laissent présager que la route est encore longue dans cette quête de sécurité au sein de la Capitale haïtienne. Personne n’oubliera la fameuse intervention du 12 mars 2021 à « Village de Dieu » au Bicentenaire coutant la vie à Cinq (5) policiers d’élite de la PNH. Et ce n’est pas sans raison que certains diplomates continuent de s’interroger sur les matériels sophistiqués à fournir à la PNH pour mieux combattre le banditisme urbain : Comment éviter que ces matériels ne tombent aux mains des bandits ? Ce serait donc une catastrophe !
Le Gouvernement veut agir vite comme l’a souligné le Premier ministre Ariel Henry récemment, toutefois, refuse de précipiter les choses sans contrôler les paramètres. C’est dans ce bouillonnement institutionnel, que certains politiciens ont tenté de prendre le contrôle de l’institution policière pour mieux asseoir leur hégémonie. Un acte refusé par le haut Commandement de la PNH qui entend garder sa posture indépendante et autonome. Cette institution est apolitique et ne sera aux services d’aucune institution en particulier avait indiqué Frantz Elbe.
Pour le moment, aucune information sur les matériels de la PNH attendus. Cependant, une intervention sur cet axe routier est très souhaitée par la population qui n’en peut plus de subir la loi des gangs à qui elle paie une lourde tribu depuis plus d’un an pour fréquenter la zone. Certains ont laissé leur peau et d’autres ne referont jamais l’expérience de Martissant après des souvenirs aussi accablants. Le Temps est donc venu d’agir.
ET/HPN
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