Le Conseil de sécurité des Nations-Unies tiendra ce mercredi 20 novembre, une réunion spéciale pour discuter de la crise en Haïti, une session initiée suite à l’appel de Bocchit Edmond, ancien ministre des Affaires étrangères d’Haïti à l'endroit du CPT et finalement, c'est le Conseil de Sécurité qui donne suite. Dès le début de l’escalade de la violence, M. Edmond avait alerté la communauté internationale sur l'urgente nécessité d’une intervention pour stabiliser la situation. Son plaidoyer a été décisif pour inciter les membres du Conseil à examiner de plus près la crise sécuritaire et humanitaire qui secoue le pays.
M.Bocchit Edmond avait anticipé l’aggravation de la crise et plaidé pour une telle transformation, estimant qu’un soutien international renforcé est essentiel pour restaurer l’ordre et la stabilité en Haïti. Selon l'agenda, lors de cette réunion, Mme Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, présentera un rapport détaillé sur la situation en Haïti. Les gangs armés continuent de renforcer leur emprise, contrôlant environ 85 % de Port-au-Prince. La capitale est en proie à une violence extrême, marquée par des meurtres, des enlèvements, des viols et des déplacements massifs de populations, exacerbant une crise humanitaire déjà critique. Face à cette montée de la violence, des groupes d’autodéfense ont émergé, ajoutant un niveau de complexité et de danger dans un climat déjà explosif.
Ce contexte préoccupant a conduit les États-Unis et l’Équateur à proposer une résolution visant à transformer la Mission de soutien multinational à la sécurité (MSS), dirigée par le Kenya, en une opération officielle de maintien de la paix.
Toutefois, la Russie et la Chine, bien qu’engagées dans les discussions, continuent d'exprimer des réserves quant à l’efficacité d’une intervention militaire de ce type. Leur demande d’un débat approfondi a ralenti le processus, conduisant à la convocation de cette session publique suivie de consultations privées. Malgré ces réserves, Bocchit Edmond avait insisté sur l’urgence d’une action coordonnée, avertissant que chaque jour de retard, aggrave la situation sur le terrain et prolonge la souffrance du peuple haïtien.
La réunion de mercredi pourrait être un tournant pour l’avenir d’Haïti, déterminant si une intervention internationale accrue sous mandat de l’ONU, sera mise en œuvre ou si de nouveaux obstacles freineront les efforts pour stabiliser le pays.
Rappelons que, par lettre adressée le 15 novembre dernier, au Conseil Présidentiel de Transition, l'ancien ministre Edmond avait suggéré les actions suivantes au Président du CPT, Leslie Voltaire, d'instruire le Représentant Permanent d'Haiti auprès des Nations Unies de, au nom d'Haiti, convoquer une réunion d'urgence du Conseil de sécurité en vue de considérer l'expansion du contrôle des gangs de la quasi totalité du territoire, renforçant la menace contre la paix et à la sécurité Internationales ; de solliciter les bons offices du Président du Conseil de sécurité (Royaume- Uni) auprès des autres membres dudit organe pour prendre en compte la requête d'Haiti ; de solliciter l'appui du représentant du groupe régional (GRULAC) et aussi de l'Etat porteur de plume du dossier d'Haiti au Conseil de sécurité (USA).
Yves Paul Léandre
HPN
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