Déporté des États-Unis à la fin de la semaine dernière après avoir été écroué derrière les barreaux pendant plusieurs années là-bas, Guy Philippe qui a été retenu à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) haïtienne, semblerait recouvrer définitivement sa liberté et se lance à nouveau dans la bataille politique, constate Haiti Press Network.
Dans le cadre des échanges avec des membres de la presse, le lundi 4 décembre 2023, dans la ville de Jérémie (Grand-Anse), Guy Philippe qui vient de purger une peine de plusieurs années d’emprisonnement aux États-Unis pour trafic de stupéfiants et blanchiment des avoirs, a déclaré être prêt à se relancer dans la lutte pour changer la donne dans le pays, moyennant que la population lui accorde son soutien inconditionnel.
« J’ai toujours dit aux gens, que si je veux être candidat au Sénat pour la Grand-Anse, je pourrai être sénateur jusqu’à ma mort. Donc, je me bats non pas pour être sur la scène politique, mais pour changer la vie dans mon pays. D’ailleurs, ce n’est pas le sénateur qui fait Guy Philippe, mais c’est Guy Philippe qui fait le sénateur. Ce que je veux, c’est un changement profond par rapport à la situation dans laquelle le pays patauge », a-t-il déclaré publiquement.
Tout en dénonçant la passivité de la population face aux agissements de quelques politiciens malhonnêtes et corrompus, qui conduisent le pays dans ces conditions invivables auxquelles il se trouve aujourd’hui, l’ancien officier de la Police nationale d’Haïti, se présente comme un révolté face à la grave crise socio-politique qui sévit au pays depuis des lustres et qui enfonce, a-t-il ajouté, de jour en jour le peuple haïtien dans l’abîme.
« Qu’avons-nous dit à ceux qui ont pillé le pays au détriment des services à la population ? Ne sommes-nous pas coupables de complicité pour n’avoir rien fait et accepté ces gens parmi nous ? Nous devrons nous réveiller si nous voulons vivre comme il se droit. Arrêtons de croire aux étrangers qui viendraient nous aider. Sinon, ils l’auraient déjà fait », a-t-il lancé sous forme de blâme à la population.
Guy Philippe dit vouloir dédier sa vie dans la bataille pour son pays et son peuple. Il dit avoir reconnu qu’il n’est pas aimé par beaucoup de gens de la société. Cependant, a-t-il précisé, il ne comptera pas pour autant faire marche arrière. Pour cela, a-t-il soutenu, il dit s’attendre à tout.
« Soit qu’ils me passent dessus, ou je leur vaincs », s’est-il enflammé, avant d’annoncer une tournée sous peu dans le Nord du pays, dans la perspective d’échanger avec les gens du Nord.
Interrogé sur la question de l’insécurité qui demeure le principal point dominant de l’actualité, l'ancien commissaire de police qui a mené une rébellion en 2004 contre l’ex-président Jean Bertrand Aristide, dit avoir placé sa confiance à la capacité de l’institution policière et aux Forces armées d’Haïti pour résoudre notamment le problème des groupes armés qui reste, au-delà des dilemmes socio-économiques, la première préoccupation de la population.
« S’il y a une volonté manifeste des hommes politiques et de toutes les forces vives du pays, moins de 90 jours suffisent pour résoudre définitivement le problème de l’insécurité », a estimé Guy Philippe qui se dit prêt à réenfiler son costume de 2004, avant de déclarer en conclusion, qu’il n’est pas là pour jouer, mais pour continuer la bataille dans l’intérêt du peuple haïtien qui, a-t-il jugé, souffre déjà trop longtemps.
Alix Laroche/HPN
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