Haïti: Mirebalais, ville assiégée une semaine après l’assaut des bandits
- troforteddy
- 7 avr.
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Une semaine après les violentes attaques menées par des groupes criminels dans la ville de Mirebalais, la situation reste catastrophique. Les rues sont désertées, marquées par les vestiges de la violence, maisons abandonnées, fenêtres brisées, et traces de sang visibles sur le bitume. L’atmosphère est lourde et pesante, comme si la ville était figée dans un état de paralysie, totalement prise au piège de l’anarchie.
Les habitants de Mirebalais, traumatisés, sont nombreux à témoigner de l'horreur qu'ils ont vécue. « C’est l’enfer ici, tout est dévasté », raconte un riverain dans une interview téléphonique, visiblement désespéré. La peur et l’incertitude dominent les quartiers autrefois animés. Les résidents, terrés chez eux, ont du mal à se remettre du choc. Beaucoup ont perdu des proches, tués lors des attaques, et les blessés, nombreux, n'ont toujours pas accès à des soins. Les structures de santé, déjà fragiles, ne peuvent répondre à l'ampleur de la crise.
Face à cette crise, l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a rapporté que 45 sites d’hébergement ont été installés à Hinche pour accueillir les 7 500 personnes déplacées internes (PDI) de la région, dont 2 000 enfants de moins de 8 ans. De plus, 500 familles ont trouvé refuge dans des maisons d’accueil, et 1 500 personnes isolées se sont également réfugiées dans ces structures temporaires.
Mirebalais, qui était autrefois une ville animée au activités commerciales dynamiques, est désormais une ville fantôme, ravagée par la violence. « C’est une situation apocalyptique », confie une jeune femme, accablée par l’étendue des destructions. Les groupes armés, organisés et bien équipés, ont ciblé des zones stratégiques comme Saut-d’Eau avant de se replier après avoir semé terreur et chaos. Les routes menant à la ville sont coupées, empêchant toute aide extérieure d'atteindre les victimes.
Les habitants vivent dans une angoisse constante, sans nouvelles de leurs proches partis se réfugier ailleurs, sans nourriture, sans eau et sous la menace d’une nouvelle attaque. « Nous n’avons pas d’espoir ici. Chaque minute pourrait être la dernière », témoigne une habitante du quartier de Saint-Jean. Les enfants, terrifiés, pleurent dans les bras de leurs mères, incapables de comprendre pourquoi une telle violence a frappé leur ville.
Le autorités locales, ont dû se mettre à l’abri et sont désormais dans l'incapacité de porter secours à ses concitoyens. Le gouvernement, malgré les appels à l’aide et les déclarations de solidarité, peine à répondre aux besoins urgents de la population.
Mederson Alcindor
Haiti Press Network (HPN)
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