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Haïti en 2024 : Une année de crises, d'espoirs et de tragédies

Dernière mise à jour : il y a 2 jours




De la montée des violences à des changements politiques majeurs, en passant par des catastrophes humaines et des initiatives diplomatiques, Haïti a traversé une année tumultueuse en 2024. Le pays, marqué par des crises sécuritaires, une instabilité politique chronique et un exode massif de sa population, a également vu émerger des moments d’espoir avec la mise en place d’un Conseil Présidentiel de Transition et l’arrivée d’une aide internationale. Mais les défis restent colossaux, et les souffrances continuent.


Après des années d’absence, le retour de Guy Philippe en janvier 2024 a exacerbé les tensions politiques. L’ex-sénateur, ayant purgé une peine aux États-Unis, a pris la tête de l’opposition en appelant à la démission du Premier ministre Ariel Henry. Ses soutiens, dont Jeantel Joseph à la tête de la BSAP, ont déclenché des manifestations violentes. Le 7 février, des affrontements ont causé la mort de cinq agents à Pétion-Ville. Cette période d’agitation a coïncidé avec une évasion spectaculaire de 4 000 détenus du Pénitencier National, orchestrée par le gang G9. Les conséquences ont été tragiques : des dizaines de morts et une insécurité renforcée, menant à l’état d’urgence sécuritaire dans plusieurs départements.


Le chaos s’est intensifié avec des attaques ciblant l’aéroport international de Port-au-Prince et des infrastructures policières. Ces violences ont entraîné la suspension des vols internationaux et la fermeture de la frontière terrestre avec la République dominicaine. Parallèlement, le programme américain « Humanitarian Parole » a alimenté un exode massif, avec plus d’un million de passeports délivrés en deux ans. Tandis que des milliers d’Haïtiens fuyaient leur pays, la CARICOM a organisé une médiation pour répondre à la crise politique et sécuritaire.


En avril, la formation du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a marqué une étape décisive, bien que controversée, dans la quête de stabilité. Ariel Henry a quitté ses fonctions, remplacé par Garry Conille. Cependant, les défis ont persisté. Malgré la réouverture de l’aéroport Toussaint Louverture en mai, la situation sécuritaire restait fragile. En juin, l’arrivée de policiers kenyans a ravivé l’espoir d’un rétablissement progressif de l’ordre. Sur le front diplomatique, des réformes ont été entreprises, notamment pour promouvoir l’égalité des sexes dans les missions à l’étranger.


L’été a été ponctué de contrastes. Alors que des athlètes haïtiens participaient aux Jeux Olympiques de Paris, les gangs étendaient leur emprise, ciblant des institutions éducatives et des zones auparavant épargnées. Un scandale financier impliquant la Banque Nationale de Crédit (BNC) a également éclaté, mettant en lumière des pratiques de corruption au sein des hautes sphères de l’État. En septembre, une explosion tragique à Miragoâne a causé des dizaines de morts et révélé les lacunes criantes en matière de gestion des crises.


La fin de l’année a été marquée par des massacres effroyables, notamment à Pont-Sondé et Cité-Soleil, où des gangs ont semé la terreur avec une brutalité inédite. Ces tragédies ont mis en exergue l’impuissance des autorités face à une spirale de violences toujours plus meurtrières. Parallèlement, le Premier ministre Garry Conille a été remplacé par Alix Didier Fils-Aimé après seulement cinq mois au pouvoir, un énième bouleversement qui reflète l’instabilité chronique de l’appareil étatique.


Malgré tout, des signes d’espoir subsistent. En décembre, le premier vol commercial depuis la fermeture de l’aéroport a symbolisé une timide reprise des activités, bien que l’insécurité demeure un obstacle majeur. Alors qu’Haïti s’apprête à entrer en 2025, le pays reste à la croisée des chemins, entre résilience et chaos.



Marvens Pierre

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