Depuis hier jeudi 29 septembre 2022, les activités ont repris timidement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince après trois journées de grève réussies lancées par les syndicats du transport en commun. Ce mouvement visait à forcer le gouvernement à faire marche arrière sur la décision d’ajuster, dans une situation socio-économique déjà très précaire, le prix du gallon de l’essence à plus de 100 % dans les stations-service, a constaté hpninfo.com.
Ce vendredi 30 septembre, les activités ont repris avec un peu plus de vie à travers divers coins de la capitale. À Pétion-Ville, à Delmas et des zones avoisinantes particulièrement, des supermarchés, des magasins de produits alimentaires, des quincailleries, des pharmacies, les banques commerciales, les maisons de transfert et autres ont ouvert leurs portes, a observé l'agence de presse en ligne.
Néanmoins, le transport public demeure toujours paralysé, faute de disponibilité du carburant dans les pompes qui restent fermées. Une situation aggravée depuis environ trois semaines de contestation contre la décision incendiaire du gouvernement, engendrant ainsi la réclamation ça-et-là du départ au pouvoir du Premier ministre Ariel Henry.
La loi des groupes armés
En soutien aux mouvements populaires selon leur dire, les membres de la coalition armée dénommée G9 ont bloqué depuis le 12 du mois en cours, toutes les activités au Terminal Varreux (nord de Port-au-Prince) ; empêchant ainsi la circulation des camions de ravitaillement de l’essence qui doivent en distribuer dans les pompes.
D’après la déclaration du membre influant du G9, Jimmy Chérisier alias Barbecue qui intervenait sur les ondes de radio Éclair à l’émission Matin-débat, le Terminal Varreux ne sera débloqué que lorsque le Dr Ariel Henry jettera l’éponge.
L’ancien policier qui prend dorénavant la casquette de révolutionnaire, a même lancé une mise en garde à la population la déconseillant de sortir dans les rues ce lundi 3 octobre sans besoin urgent. Il dit souhaiter que le Dr Ariel Henry n’attende pas que les membres du G9 passent à l’extrême.
Par ailleurs, si les activités ont repris à minima depuis hier jeudi à Port-au-Prince avec des prix exorbitants exigés pour les courses par quelques rares chauffeurs du transport en commun qui circulent à l’aide du carburant trouvé aux prix forts sur le marché noir, le doute persiste, en ce qui concerne le lendemain de la population, notamment les couches les plus vulnérables.
La rentrée des classes fixée suivant le nouveau calendrier du ministère de l’Éducation nationale, au lundi 3 octobre, est jusqu’à date dans l’impasse. Personne ne sait quoi faire exactement et à quel saint s’adresser dans cette situation de trouble.
Pourtant, les enfants sont impatients de retourner sur les bancs de l’école après plusieurs mois confinés à la maison sans distraction ni loisir. Ils sont environ quatre millions (4 000 000) sur le territoire national qui attendent ce jour où reprendra la vie scolaire pour la nouvelle année académique 2022-2023.
Parallèlement, la flambée des prix continue de faire rage sur le marché local. Les pères et les mères de famille n’en peuvent plus, faute de pouvoir d’achat. Le taux d’inflation est plus de 30 %, selon des économistes.
Par crainte de nouveaux mouvements populaires brutaux dans les rues, le gouvernement semble plutôt opter pour la voie du silence ces derniers jours. Face à de telles attitudes, certains redoutent le pire dans les jours à venir. Entre-temps, les manifestations contre la vie chère et l’insécurité entre autres, se poursuivent tant à Port-au-Prince que dans des villes de province.
Alix Laroche
allalematin@yahoo.fr
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