Par Jonel JUSTE
Le monde culturel haïtien pleure la perte de Pierre J. Brisson, comédien, poète et diseur hors pair, décédé le lundi 6 janvier 2025. Figure emblématique de la poésie sonore en Haïti, Brisson a marqué les esprits par sa voix profondément timbrée, transformant les mots en émotions palpables et donnant un souffle nouveau à la littérature haïtienne.
Jacques Adler Jean-Pierre, journaliste culturel et auteur, décrit Brisson comme "un passeur de mots, un ambassadeur de la beauté poétique." Grâce à ses albums de poésie sonore, À Voix Basse 1 et À Voix Basse 2, publiés respectivement en 2005 et 2009, il a popularisé de nombreux poèmes haïtiens. « Par sa voix, certains poèmes sont devenus des classiques populaires, touchant à la fois les amateurs de littérature et un public plus large », souligne Jacques Adler.
Pour Mingolove Romain, animateur de l’émission culturelle Tout est Poésie, « Pierre Brisson, à l’instar d’Anthony Phelps, a su donner un nouveau souffle et même immortaliser certains textes poétiques de notre littérature bilingue. »
Outre ses enregistrements, Brisson a également enrichi de sa voix plusieurs films documentaires, consolidant son rôle en tant que bâtisseur de ponts entre le texte écrit et son interprétation sonore.
Ces dernières années, Pierre Brisson s’était éloigné de la scène culturelle, affaibli par la maladie, a fait savoir Romain. Ce silence, bien qu’imposé, n’a jamais pu effacer l’impact durable de son œuvre. Quelques jours seulement avant sa disparition, il célébrait son anniversaire le 3 janvier, marquant une vie consacrée à la valorisation du patrimoine littéraire haïtien.
Avec le décès de Pierre Brisson, Haïti perd une voix singulière, mais son héritage demeure. Ses enregistrements et son influence continuent de résonner, témoins de sa capacité à transformer la poésie en une expérience vivante et intemporelle.
« Ton souffle s’éteint, mais ta voix persiste », conclut Mingolove Romain dans un hommage touchant, adressant ses condoléances à la famille et aux proches de celui qu’on surnommait tendrement « Pierrot ».
Jonel Juste