Le Vénézuéla et le Guyana sont à couteaux tirés depuis quelque temps pour le contrôle de la région d’Essequibo. L'Essequibo, appelé Guayana Esequiba, est un territoire de 160.000 kilomètres carrés, sous le contrôle de l’administration du Guyana (125.000 habitants des 800.000 Guyaniens en 2012) et où l'on parle anglais. Mais, pour le Venezuela, le fleuve Essequibo est la frontière naturelle entre les deux pays.
En 2018, le Gouvernement Guyanais avait lancé une procédure, qui reste pendant, devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour confirmer ses frontières actuelles. Préoccupés par cette situation, les leaders de la Caricom dont le Premier ministre Ariel Henry, ont lancé un appel samedi à la désescalade. Le président du Guyana Dr Mohammed Irfaan Ali et le président vénézuélien Nicolas Maduro devront se rencontrer le 14 décembre prochain à St Vincent et Grenadines pour statuer sur ce dossier qui paralyse la région.
L'Essequibo est le plus long fleuve du Guyana ainsi que le plus grand cours d'eau entre l'Orénoque et l'Amazone. Sa source se trouve dans les monts Acarai, près de la frontière avec le Brésil ; de là, il s'étend au nord sur environ 1 000 kilomètres, traversant de la forêt tropicale humide et des savanes avant de se jeter dans l'océan Atlantique. Il rejoint l'océan à 21 km de la capitale du Guyana, Georgetown.
Le nom du fleuve provient probablement du mot Arawak pour « pierres du foyer », faisant référence à la tradition arawake de prendre des galets des rives pour les utiliser dans leurs foyers. Pour le Venezuela, l'Essequibo forme la véritable frontière entre lui et le Guyana : il revendique donc tout le territoire à l'ouest de ce fleuve (soit 67 % du territoire du Guyana) connu sous le nom de Guayana Esequiba. La surface du bassin versant de l'Essequibo est de 66600 km2 à Plantain Island. Son module y est de 2 104 m3/s et son débit spécifique de 31,6 L/s par km2. L'Essequibo présente une période de hautes eaux en été de juin à août et une période de basses eaux en automne-hiver d'octobre à avril. Les valeurs extrêmes mesurées pour le débit mensuel sur la période 1965-1990 sont égales à 178 m3/s et 7 630 m3/s.
Yves Paul LEANDRE
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