Pour la première fois depuis son entrée en fonction, le Président américain se rendra au Canada ce jeudi soir, pour un voyage d'une nuit, les 23 et 24 mars. Joe Biden et sa femme attendent un accueil chaleureux. Le Premier ministre Justin Trudeau qui va recevoir le couple, se dit déjà heureux de recevoir POTUS (Président des États-Unis -President of the United States) qui aura un agenda très chargé. Ottawa n'a pas accueilli de président américain depuis juin 2016. Barack Obama s’y était alors rendu pour assister au Sommet des dirigeants nord-américains, vers la fin de son deuxième mandat.
Les deux hommes auront à aborder le dossier d'Haïti notamment.Mais loin de toute attente,la Maison Blanche laisse planer le doute.Le coordonnateur des communications stratégiques au Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré mercredi aux journalistes, que Biden et le Premier ministre canadien Justin Trudeau ne manqueraient pas de discuter d'Haïti d'un point de vue sécuritaire et humanitaire. L'officiel américain s'est demandé s'il y a un besoin d'une force d'action rapide? On se le rappelle, en octobre de l' année dernière l'administration américaine avait exercé une pression, lorsqu'une puissante coalition de gangs armés à Cité Soleil avait pris le contrôle du principal terminal de carburant d'Haïti, coupé les routes et provoqué une crise humanitaire qui comprenait une épidémie mortelle de choléra.
Comme le Canada, les États-Unis soutiennent la Police nationale d'Haïti "dans le cadre d'un effort à long terme visant à garantir que les institutions haïtiennes puissent relever les défis d'Haïti, puis trouver des moyens de déployer une aide humanitaire et au développement". Selon une source officielle à Washigton, les américains ont tiré des leçons du passé, donc une intervention prendra beaucoup de temps. ce ne sera pas rapide mais les Etats-Unis, confirme cette source, travaillent avec un sentiment d'urgence compte tenu de la crise et les deux dirigeants vont discuter de la voie à suivre lors de leurs pourparlers.
Rappelons que l'ONU a déclaré cette semaine avoir déjà dénombré au moins 531 morts dans des violences liées aux gangs depuis le début de l'année. En février, le pays a également enregistré le plus grand nombre d'enlèvements signalés depuis qu'il a commencé à suivre les enlèvements en 2005, avec 259. La plupart des violences se produisent dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans les villes rurales de la vallée de l'Artibonite, juste au nord de la capitale.
Yves Paul LEANDRE
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