« Du 17 au 19 juillet 2023, se dérouleront les examens officiels de 9e année fondamentale. Du 31 juillet au 3 août, ceux de fin d'études secondaires, suivant le calendrier remanié. Pour le ministère, il n'y aura pas d'examens mesurant vraiment les apprentissages si ceux-ci ne se font pas dans les conditions idéales souhaitées, susceptibles de favoriser le progrès des élèves », ce sont-là les premiers mots prononcés par le ministre Nesmy Manigat, au cours d'un point de presse tenu, ce lundi 15 mai 2023, à l'Inspection générale du ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP).
Le titulaire du MENFP a fait cette déclaration à la presse, suite à une rencontre un peu plus tôt, la première d'une série individuelle, avec des syndicats d'enseignants, dans le cadre de différents échanges et du dialogue social entamés depuis quelque temps avec les organisations syndicales impliquées dans l'éducation autour de grands dossiers relatifs notamment aux revendications des enseignants.
Selon le ministre Nesmy Manigat qui a mis un accent particulier sur le calendrier scolaire, outre le remaniement de l'agenda académique, beaucoup d'autres aléas environnementaux, tels que: le climat sécuritaire du pays et autres qui ont fortement affecté le temps d'apprentissage, sont parmi les difficultés rencontrées cette année.
Pour donner des réponses appropriées, le ministère, a-t-il indiqué, a pris de nombreuses décisions, parmi lesquelles la mobilisation, dans le cadre d'une expérience pilote, des professionnels en psychologie pour appuyer les efforts de la Direction de santé scolaire (DSS) du MENFP, en fournissant un encadrement psychosocial aux élèves, parents, enseignants dans les écoles placées surtout dans les zones sévèrement affectées par la violence.
D'autre part, a-t-il ajouté, compte tenu toujours des accrocs affectant cette année académique, le MENFP a lancé cette semaine, un Programme de récupération, d'accélération et de consolidation des apprentissages, dans le souci d'accompagner les candidats aux examens d'État de 9e année de fin d'études fondamentales et secondaires.
Pour rendre possible ce programme, dont les cours sont prévus du lundi au dimanche jusqu'à la fin du mois de juillet, afin de permettre aux apprenants de récupérer les heures de classe perdues, le MENFP a mobilisé 2 500 professionnels de l'éducation, dont 800 jeunes diplômés issus de différentes facultés de la capitale et des villes de province, a fait savoir le ministre Manigat.
Mobilisant également des encadreurs, ce Programme conçu particulièrement pour les écoles publiques affectées par la violence, concerne aussi des écoles privées, grâce à l’Unité de technologie de l'information et de la communication en éducation (UTICE), la Radio-Télé Éducative (RTE) qui sont des organes du ministère, des stations de radio développant un partenariat avec le MENFP et les radios communautaires, où des matériels et des programmes d'apprentissage vont être développés au profit des élèves de ces classes d’examens, a annoncé le premier responsable de l'Éducation du pays.
Dialogue social avec les partenaires
Par ailleurs, le titulaire du MENFP a informé de la poursuite, via les syndicats, du dialogue social avec la communauté éducative, particulièrement les enseignants du secteur public qui représentent 20 % de la totalité des enseignants du pays, aux fins de voir ensemble et sincèrement non seulement comment terminer l'année scolaire, mais aussi pour mettre en œuvre des stratégies liées à l'amélioration des conditions de travail de ces importants acteurs du système et de prendre en compte leurs justes revendications.
« C'est dans ce cadre-là que nous démarrons aujourd'hui même une série de rencontres individuelles avec différents syndicats d'enseignants, où l'Union des parents d'élèves, le Réseau de promotion et de plaidoyer pour le droit à l'éducation et l'UNESCO (Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture) étaient présents comme organismes nationaux et international jouant le rôle d’observateurs aux discussions, échanges et débats entre le MENFP les partenaires syndicaux », a fait savoir le professeur Nesmy Manigat.
D'après le ministre, ces rencontres ne remplacent nullement celles avec les plateformes syndicales, mais plutôt elles s'ajoutent aux rencontres continuelles avec celles-ci, a-t-il insisté, soulignant en passant avoir rencontré dans cette même perspective, le dimanche 14 mai en cours, 19 organisations syndicales dans le département du Nord.
« Nous espérons boucler d’ici quelque temps cette partie de rencontres individuelles qui nourriront les réflexions et l’agenda liés aux négociations collectives », a conclu le premier responsable du MENFP, avant de souligner que ce travail devant satisfaire la condition enseignante engage l’État dans sa globalité en vue de donner au métier enseignant, sa lettre de noblesse.
Alix Laroche
Photos : MENFP
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